La solitude éveillée de l’écriture
Pour mes vacances, je me suis fait le cadeau de prendre du temps. Je suis parti seul avec une caisse de livres, des raquettes, des carnets, quelques crayons et mon ordinateur dans un beau chalet d’amis sur le bord du lac Simon.
Là, pendant 7 jours et 7 nuits, j’ai observé le jour se lever et la trace de mes pas dans la neige. Dès le matin, je jetais des bûches au feu que j’entendais doucement crépiter. Le poêle chauffé faisait bouillir l’eau dans laquelle j’infusais mes feuilles de thé. Dans le soleil couchant, une famille de cerf passait à ma porte, surprise à chaque fois de me retrouver sur son chemin.
Et j’ai écrit. Des dizaines et des dizaines de pages.
La vie est généreuse avec moi et me permet de vivre plein d’expériences en musique, en aventure, en amitié, en amour même. Mais dans le rythme effréné des choses, la mémoire vacille et les souvenirs disparaissent comme l’eau d’un ruisseau qui nous glisse entre les doigts. Les moments de vide sont comblés par nos écrans de téléphone, le consumérisme, plein de distractions qui nous empêchent de sortir, le soir venu, notre journal de bord comme nous le faisons à la frontale dans une tente humide après une grosse journée sur la piste.
J’ai décidé de revivre mon expédition de l’été dernier. De suivre le fil des événements qui m’y ont mené, de retourner pédaler les routes gravelées du Moyen Nord, naviguer dans les eaux tumultueuses de la Sérigny. Contempler les couchers de soleils et ressentir les émotions vécues.
Car après l’exploration, vient l’introspection. Dans la solitude éveillée de l’écriture, je retrouve la solitude des longues heures passées assis sur une selle de vélo ou agenouillé dans un canot. Une lente progression qui permet de donner un relief nouveau aux moments vécus, déceler une signification qui nous avait échappée. Et à chaque phrase, on ressent la même liberté que celle ressentie à pagayer un lac immense.
J’observe les cartes de la route parcourue cet été
Avec ma boussole, je retrouve mon chemin
13,000 mots écrits, combien de milliers à venir
Pour découvrir un peu du sens de ces instants
C’est tellement beau Samuel ce que tu as écrit. Je suis bien contente que tu aies aimé ton séjour au Lac Simon. C’est vrai que c’est un endroit magique qui incite à la méditation et à la contemplation de la nature. Bonne chance avec ton bouquin. J’ai hâte de te lire. Monique