De retour d’une expédition riche en apprentissages
Une aventure n’en serait pas une sans sa part d’imprévu… C’est ce que nous nous sommes dit au jour 3 de notre expédition alors que visiblement, l’itinéraire envisagé n’était plus praticable.
Après deux journées sur la route Billy-Diamond (route de la Baie-James) et sur la route Transtaïga, nous avons amorcé la « traverse sous haute tension » en suivant le chemin d’accès de la ligne reliant les postes Le Moyne à Albanel. Avant de partir, nous suspections d’être ralentis, voire bloqués par une section de 55 km à mi-parcours où les images satellites datant de quelques années laissaient envisager de mauvaises conditions. Or, environ 75 km après avoir entamé la traverse, nous avons été arrêtés net par des aulnes matures de 10 pieds et plus. Pour envisager ce que ça représente, imaginez transporter un vélo dans une haie. Sur 100, 150 km. Plus loin, il nous restait également une dizaine de plans d’eau à traverser en bateau… À ce moment, avec cinq jours de nourriture et de carburant à réchaud restant, il devenait clair que nous devions revenir sur nos pas.
L’objectif de cette aventure était de s’entrainer pour l’Expédition Transboréale à venir. Nous avons été bien servis par les conditions difficiles de la route empruntée, par le haut degré d’incertitude et l’abondance des mouches qui étaient bien excitées de se voir servir un tel buffet sur pattes (ou à deux roues) ! En outre, nous avons été confrontés à l’épreuve suprême : revenir sur nos pas. Pour Simon-Pierre, le défi a été encore plus grand étant donné qu’il a souffert d’un coup de chaleur dès les premiers jours. Ainsi, au retour, il a opté pour un transport motorisé à partir de LG3 afin de revenir à Radisson. Samuel, pour sa part, a poursuivi l’aventure avec pour objectif la destination initiale, Chibougamau, mais en empruntant la route Muskeg. Il aura cumulé près de 1300 km en 8 jours et demi d’un bout à l’autre d’Eeyou Istchee Baie-James.
Ce pays est immense, chers amis. Il est impossible d’y rester indifférent. Il est néanmoins troublant de constater l’impact considérable des installations humaines : digues, barrages, lignes à haute tension, mines, coupe de bois, etc. Nous encourageons tous les Québécois à y voyager, au moins une fois, pour prendre la mesure de ce territoire et de notre occupation. Pour les cyclistes avides de gravier, les grandes routes comme la Transtaïga, la Muskeg et la Route du Nord offrent un fort potentiel d’aventure. À bon entendeur…
Nous remercions Panorama Cycles pour les vélos Anticosti et Taïga EXP que nous avons utilisés. Ils ont su parfaitement résister aux conditions difficiles la route. Merci également à Telloc Satellite pour les communications satellites.
De retour dans le « Sud » depuis une bonne semaine, nous avons déjà hâte à la prochaine escapade nordique !