Nous sommes arrivés

Nous sommes arrivés
À ce lieu où

Par-delà les pessières
Les mornes reliefs
Et les grands lacs salés
Sur lesquels nous
Déposons notre souffle
Comme l’océan ses embruns

Il ne reste plus de nos statures
Que nos deux pieds
Dans la neige
Effacés par le vent

C’est ici que nous pouvons
Monter la tente
Afin de trouver le repos
Que seuls accordent
La permanente instabilité
Et le mouvement de
Nos transhumances

L’âme contemple ainsi
Les fractures de la banquise
Où se confondent
Nos propres fragilités
Et l’immensité du monde qui
Nous entoure

Ce lieu, où nous
Retournons sans cesse

Blanc-Sablon
Février 2020 … Lire la suite

Tout est un effleurement

Le vent imprègne son contour
Dans la délicate matière du ciel
Trace des arabesques
Comme on élabore la partition
En nuances de blanc
Et en modulations de soleil
D’une oeuvre jamais complétée

Tu traverses cet espace-temps
Dont tu es partie prenante
Et à la fois exclu
Témoin d’une création
Qui n’existe que maintenant
Et pour toujours

L’oeuvre du vent s’offre à toi
Comme une Partita de Bach
Qui existe avant même d’être jouée
Dans le clair-obscur du monde

Le vent, la lumière, la musique
Tout est un effleurement

Tête-à-la-Baleine
Février 2020 … Lire la suite

Le fatbike d’automne

Ce qui me plait de l’automne, ce sont les contrastes qui naissent partout, à toute heure… Le temps frais en soirée qui succède à la chaleur du jour, la lumière qui donne plus de relief aux choses, les arbres qui déploient un spectre de couleurs rouge et jaune: tout se conjugue pour créer un spectacle clair-obscur à 360 degrés, gratuit en plus!… Lire la suite

Les voix du sommet

Parfois, un cœur s’ouvre

Et cessent les points de fuite
Les ombres monochromes
Les certitudes

Les totalités où sont réduites les sommes
Des parties, de ciels en continu
Les perspectives qui lissent les verticalités
Et arrêtent le vent
Avec des bouches bées

Dans les reflets du soleil, appréhendé
Les yeux s’habituent aux subtilités du gneiss
Où se dévoilent les routes dont l’origine émane
Des arcanes métamorphiques de la terre

C’est dans les faiblesses que se révèlent
Les parts d’ombres
Les arêtes en lames de rasoir
Les passages sur lesquels les doutes déposent
La patine du temps

Sur un cœur de pierre
Reposent les voix du sommet
Qui tiennent en équilibre
Toutes les précarités

///

Août 2019
Glacier du Dom des Mischabel avec vue sur le Cervin
Alpes suisses … Lire la suite

Confinés où nous allons

Nous sommes confinés
Sur le fil de nos vies
Guidés par nos fractures
Nos effritements de granite
Et nos reliefs en saillance

La course du soleil
Ajoute au poids de nos ombres
Dans les horizons,
Jamais gagnés.
Mais l’impression du vide
La tentation de l’abysse
L’illusion du sommet
Nous ramènent à la direction
De nos chemins de croix

Dans l’infini du ciel
Nos appels à la lune
Éclairent nos passages de nuit
Alors même que le brouillard
Nous permet de mieux voir
Le tracé de nos migrations

Ainsi nous sommes
Sur le fil de nos vies,
Confinés
Où nous allons.… Lire la suite

La Chute

Ce moment
Où le dessein de tes lacs de tête
Où l’eau de tes veines
Te laissent au seuil de ton existence

Tes pensées claires
Comme de l’eau noire
S’envolent au vent
Et s’écrasent dans le blanc des vagues
Tandis que le bruit assourdissant
De ton esprit ressassé
Submerge tes silences

Le mouvement lumineux
De ta propre inertie
Noie les ténèbres
De tes larmes de fond
Et offre la vision
De sculptures liquides
Aux formes éternellement éphémères

Te voilà témoin de toi-même.… Lire la suite

En route pour l’Ashuapmushuan

Ashuapimushuan nui nipan
ashuapimushuan nipeku
tshetshi minukuamian
ashuapmimhushuan
ashuapimi

Parfois, les rêves d’aventures naissent en écoutant des chansons. C’est l’interprétation du poème Ashuapimushuan de Joséphine Bacon par Chloé Sainte-Marie qui m’a donné envie, dans les froides nuits de l’hiver, de remonter le fil du temps sur cette rivière légendaire.… Lire la suite

J’aime le vélo.

J’aime le vélo.

Hier, je suis parti du chalet familial à Saint-Didace dans les petites montagnes de Lanaudière pour rouler jusqu’à une fête familiale, à Asbestos dans les petites montagnes des Cantons-de-l’est. Je suis parti à l’aurore alors que la température avoisinait le point de congélation, pour arriver de l’autre côté sous le soleil de midi.… Lire la suite